Ce mardi, ils ont passé un intéressant entretien à cinq sur Christiane Charette (écoutez l’extrait) à la Première Chaîne de Radio-Canada. Ce qui a attiré notre attention à Comme les Chinois, c’est qu’ils ont mis comme chanson d’ouverture, le tube 睜一隻眼閉一隻眼 (Yeux moitié ouverts) de la star taiwanaise Jolin Tsai. Et je me suis dit, la musique chinoise ce n’est pas que ça!
Tsai est probablement la chanteuse la plus populaire dans le monde sinophone. Ce n’est pourtant que cette année qu’elle reçut son premier prix de meilleure artiste féminine aux Golden Melody Awards, sorte de Grammys du monde du Mandopop. Ceux-ci sont décernés à Taiwan, mais sont reconnus dans l’ensemble du monde sinophone.
Ce fut à cette même 18e édition que fut couronnée la formation taiwanaise Sodagreen, un bon groupe pop rock qu’on a étiquetté “indépendant”. Ils ont alors remporté le prix de groupe de l’année, et leur leader-chanteur a également gagné le prix de la meilleure composition originale pour 小情歌 (Petite chanson d’amour). L’une de mes auteure-compositrice-interprètes préférées, Cheer Chen (陳綺貞), qui fait dans le rock, pop et folk, aux vocales douces et mélodiques, avait également gagné en 2006 des prix à ces mêmes cérémonies, pour un meilleur vidéoclip et meilleure production.
J’ai longtemps crû que la musique chinoise ne consistait qu’en Andy Lau et Faye Wong de ce monde. Les portes se sont ouvertes lorsque j’ai fait l’addition nécessaire de musique indépendante (j’étais un grand fan de ce qui passait à Macadam Tribus, et plus tard, à Bande À Part) et musique en langue chinoise. J’étais donc affairé à cette librairie-café appelé le Kubrick Café, dans le quartier populaire de Yau Ma Tei à Kowloon, à Hong Kong, lorsque j’ai remarqué le premier album du duo de musique à clavier gars/fille hongkongais My Little Airport, qui eut un succès commercial (Top 10) cette année-là. C’est sûr, avec deux filles qui font semblant de s’embrasser sur la couverture – ah oui, et c’était des écolières – comment ne l’aurions-nous pas remarqué?
My Little Airport lança deux autres albums depuis lors et eurent un lancement outre-mer cette année. L’autre band dont j’avais ramassé l’album, Tai Tau Fat, du cute punk, aurait commencé ses activités en 1997, mais a quelque peu disparu de la carte depuis au moins 2005. Leur logo s’inspire d’une grande chaîne de restauration rapide style chinois, le Café de Coral.
Pour quelqu’un qui ne communique pas couramment en chinois, comment trouver du stock à écouter? Parfois c’est en magasinant sur YesAsia, d’autres fois c’est en se promenant sur les suggestions faites par Last.fm. Des fois, on passe par Google Translate, et d’autres fois, on lit les bons blogues.
Ou bien, vous attendez qu’ils arrivent en ville. Le 28 octobre dernier, un groupe de gens dans la vingtaine, organisateurs d’un concours de chant chinois, ont invité à Montréal le duo féminin at17. C’était les premiers artistes majeurs à se produire dans la ville depuis la belle époque du début des années 90, quand les Jacky Cheung venaient encore à l’est de Toronto. at17, c’est un duo. L’une des deux filles, Eman Lam, est la soeur de Chet, puis l’autre c’est Ellen Joyce Loo, originaire de Vancouver, qui raconta sur son blogue (mi-anglais, mi-chinois) pendant des mois suivant sa visite touristique de Montréal comment la ville était belle à mourir.
L’été passé, nous sommes allés voir le documentaire Beijing Bubbles à Fantasia. Dans mon imaginaire de choses qui rentrent et qui sortent, Beijing a toujours été associée à cette musique quelque peu contestataire, décrite dans le film. Nous allons essayer d’en savoir plus la prochaine fois qu’on se rend à Beijing, fin avril. Les réalisateurs du film, un couple d’origine allemande, ont suivi quatre groupes, dont Hang on the Box, un band punk de quatre filles signé à un label japonais, et 新裤子 (New Pants), un band rock aux vidéoclips toujours pas rapport.
Enfin, comme pèlerinage obligatoire, ce blogue aura une présence à Spring Scream, un festival de musique en plein air qui a lieu chaque année depuis 1995 à Kenting, une ville touristique (plages et surf) à la pointe méridionale de Taiwan.
Je m’écarte un peu du sujet, mais puisqu’on parle de Christiane Charette, je voulais juste dire qu’après avoir écouté son entretien sur Radio-Canada avec Jonathan Littell (tu dois savoir de qui je parle, il fait la une de tous les journaux depuis au moins un an) j’ai trouvé sa façon d’interviewer les gens agaçante et stupide. Par exemple, demander à une personne qui a grandi en France ayant fait toute sa scolarité en français s’il a eu beacoup de mal à écrire (un roman) en français, c’est quand même un peu osé, non ? Eh bien c’est justement le genre de questions, d’une bêtise accablante, qu’elle lui a posé, à cet Américain (de passeport, comme il aime à répéter) certes un peu snob, mais bon… Enfin, excuse-moi, c’était pas vraiment mon intention de parler de Littell, toute la blogosphère en parle déjà, alors… Quoi qu’il en soit, je tenais à te dire aussi (avec un peu de retard) que tes articles sur Jason Lu et May Chiu m’ont beaucoup plu. Merci.