Vieilles tactiques de vente, nouveaux moyens technologiques. Il y a deux semaines, un dimanche en fin d’après-midi, je me promenais dans le Quartier Chinois de Montréal pour faire mes courses comme à l’habitude. Alors sur De la Gauchetière, rendu à Clark, une voix forte et animée (et amplifiée), venant d’environ une trentaine de mètres en bas cette dernière, me réveilla de ma paisible marche. Franchement! D’où est-ce que ça pouvait bien venir?
Ça venait du haut-parleur de l’épicerie Wing Cheong Hong, et les annonces étaient celles des bas prix du jour que lançait tel un encanteur le président de l’entreprise, M. Bobby Chen, alors au contrôle du micro à cette heure-là. À ce que je sache, aucune autre épicerie chinoise au Quartier Chinois ne compte sur ce stratagème.
J’entre dans le commerce, et après avoir ramassé mon paquet de bok choy pour la semaine, je pique une jasette avec M. Chen. Il me dit que le fait de hurler les spéciaux du jour à la porte du commerce est une pratique courante au Japon. « Ils n’ont pas le droit d’utiliser de micros là-bas, alors pour vendre le stock qu’il viennent de recevoir en spécial, ils embauchent des gars avec des porte-voix, puis des belles filles en bikini! », me dit-il.
Il va sans dire que les marchés d’alimentation, depuis l’aube de l’Humanité, ont usé de ce procédé pour vendre leurs salades. Je n’ai pas demandé à M. Chen s’il avait effectivement le droit d’en faire de même avec les moyens de nos jours. En tout cas, si la musique forte est acceptable, alors pourquoi pas une circulaire parlante?
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